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Rendez-vous avec Ciné Mémoire

L'objectif à l'initiative de CINA, association régionale de cinéma d'Art et Essai, est de contribuer à mettre en valeur le patrimoine cinématographique et (re)découvrir des chefs d'œuvres du patrimoine cinématographique mondial.

Présenté par Fred Abrachkoff le dimanche 26 janvier à 20h00

Senso est la libre adaptation d’un roman mineur, Senso, carnet secret de la comtesse Livia (Camillo Boito, 1883). Le film de Visconti a bénéficié d’un budget cossu et d’une équipe artistique et technique de haut niveau, à commencer par Suso Cecchi D’Amico et Tennessee Williams dans le groupe de coscénaristes, ainsi que les jeunes Francesco Rosi et Franco Zeffirelli, assistant Visconti à la réalisation. Il faudrait citer aussi les somptueux costumes de Marcel Escoffier et Piero Tosi (les robes et capelines d’Alida Valli, en couleurs rutilantes dans les premières séquences, et d’une noirceur morbide sur la fin) ou la photo de Giuseppe Rotunno qui évoque notamment la peinture romantique italienne. Présenté au Festival de Venise en 1954, Senso divisa la critique de l’époque. Certains reprochèrent à Visconti d’avoir trahi le néoréalisme italien, lui qui était rattaché à ce courant depuis Ossessione (Les amants diaboliques) et La terre tremble. En décrivant les tourments sentimentaux d’une aristocrate, qui trahit son mari, puis sa patrie, et enfin elle-même, Visconti se serait détaché de la description de la misère sociale transalpine, se noyant dans le mélodrame, sous les auripeaux d’une lourde production en Technicolor.

C’était bien évidemment un contresens, d’autant plus que Visconti revisitera le néoréalisme avec Rocco et ses frères. En fait, l’auteur donne une nouvelle dimension à son œuvre. Sur le plan thématique, il traite pour la première fois du déclin de l’aristocratie et, partant, d’un certain monde, ce qui sera repris dans Le Guépard ou Les damnés...

avoir-alire.com

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Présenté par Fred Abrachkoff le dimanche 23 février à 20h00

Selon l'historien du cinéma Jean-Pierre Jeancolas, le film « travaille la mémoire et la mauvaise conscience de la France occupée » et va déchaîner « les passions dans la presse et l’opinion » dans les premiers mois de 1945.

Le héros du film n'a pas d'idéologie, pas de conscience politique, il ne réfléchit pas. Il commence par vouloir s'engager dans la résistance, mais il n'y est pas accepté, en raison de son jeune âge. Et il devient membre de la gestapo française non par conviction, mais parce qu'il y trouve comme une sorte de famille, ainsi que la possibilité de jouir d'un certain pouvoir. Le Point estime que « c'est par hasard – et non par choix idéologique » que Lucien Lacombe « se retrouve dans le camp des miliciens ». Et pour Le Point, le film montre simplement la facilité avec laquelle une personne ordinaire « peut basculer dans l'ignominie ».

Mais, à la sortie du film, ce dernier fut critiqué en France aussi par bien les gaullistes que les communistes, qui lui reprochèrent de légitimer les agissements d'un collabo.

Ainsi, pour pouvoir poursuivre sa carrière, Louis Malle s'exila aux États-Unis. Il ne reviendra avec succès en France qu'en 1987 avec le film Au revoir les enfants, qui est le contrepoint de Lacombe Lucien.

Wikipedia

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