Rendez-vous avec Ciné Mémoire
L'objectif à l'initiative de CINA, association régionale de cinéma d'Art et Essai, est de contribuer à mettre en valeur le patrimoine cinématographique et (re)découvrir des chefs d'œuvres du patrimoine cinématographique mondial.
Présenté par Fred Abrachkoff le dimanche 23 février à 20h00
Selon l'historien du cinéma Jean-Pierre Jeancolas, le film « travaille la mémoire et la mauvaise conscience de la France occupée » et va déchaîner « les passions dans la presse et l’opinion » dans les premiers mois de 1945.
Le héros du film n'a pas d'idéologie, pas de conscience politique, il ne réfléchit pas. Il commence par vouloir s'engager dans la résistance, mais il n'y est pas accepté, en raison de son jeune âge. Et il devient membre de la gestapo française non par conviction, mais parce qu'il y trouve comme une sorte de famille, ainsi que la possibilité de jouir d'un certain pouvoir. Le Point estime que « c'est par hasard – et non par choix idéologique » que Lucien Lacombe « se retrouve dans le camp des miliciens ». Et pour Le Point, le film montre simplement la facilité avec laquelle une personne ordinaire « peut basculer dans l'ignominie ».
Mais, à la sortie du film, ce dernier fut critiqué en France aussi par bien les gaullistes que les communistes, qui lui reprochèrent de légitimer les agissements d'un collabo.
Ainsi, pour pouvoir poursuivre sa carrière, Louis Malle s'exila aux États-Unis. Il ne reviendra avec succès en France qu'en 1987 avec le film Au revoir les enfants, qui est le contrepoint de Lacombe Lucien.